Officiellement, nous sommes déconfinés , et le couvre feu, encore maintenu jusqu'à 19 h!
En allant sur Paris en ce début de semaine, j'ai vu la différence, notamment en sortant du RER , rue Auber . Cette rue extrêmement passante était depuis des mois comme figée, vidée de ses passants, les boutiques fermées, peu de voitures circulaient, seul le trafic des Bus venait couper le silence qui régnait .Les quelques vélos égarés pouvaient s'élancer en toute sécurité au milieu de la route . Etrange vision et sensation qui se poursuivait sur le Bd Hausmann où je traversais sans respecter la couleur des feux et sans craindre d'être renversée. Les grandes stations de métro et de RER étaient désertées et les flux et reflux de passagers taris.
Et aujourd'hui , bizarre !
La circulation a repris, sans que ce soit encore le rush, j'ai entendu le bruit des accélérations et des freins, j'ai revu des files de voitures à l'arrêt des feux de signalisation.
Lundi le périphérique avait déjà changé de figure avec ses ralentissements et ses longues files de voiture roulant au pas, marquant bien le retour des embouteillages.
Etonnamment, ces perceptions résonnent en moi et viennent m'interpeler.
C'est le déconfinement, tu es déconfinée !
mais au fond, ça veut dire quoi pour moi aujourd'hui?
Ce week-end à la veille du déconfinement je me faisais ce constat que je ne savais pas ce dont j'avais envie , me sentant incapable de faire un projet d'escapade, de vacances, de rencontres, susceptibles de soulever en moi de l'enthousiasme, c'est comme si je devais en premier lieu comme beaucoup d'entre nous ( rien d'original à vrai dire) passer par les retrouvailles avec les terrasses de café et les cinémas pour retrouver le goût de la vie , et renifler à nouveau des opportunités .
L'effet psychologique Covid 19 assurément et insidieusement s'est installée en moi avec cette perte de goût et d'odorat pour les choses de la vie que j'affectionne habituellement.
j'ai la sensation physique de m'être recroquevillée , maintenue dans une gangue nécessaire certes, mais finalement si limitante que même toutes les réunions en visio et toute la créativité déployée n'ont pu gommer les effets négatifs de cette année de pandémie. Au mieux, j'ai réussi à en réduire l'impact professionnel, social, et relationnel . C'est déjà très bien et je peux me féliciter !
Et maintenant ?
comment vais-je déployer à nouveau mes ailes ?
Comment vais-je sortir de cet état sans saveur ? Quels moyens vais-je me donner pour stimuler mes sens endormis?
Comment me redonner le goût de créer d'entreprendre, de me relier à mes frères et sœurs de cœur ?
A suivre ...